Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/199

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pour en rendre l’énumération plus complette, quelques éclaircissemens sur les prétendus modes appellés définis.

On a pu voir déjà, par ce que nous venons de dire, combien sont vagues et insignifians, ces noms d’infinitifs, de participes, de modes définis et indéfinis. En effet, quoiqu’un verbe à l’état de substantif ne puisse pas avoir un sujet, son expression n’est ni infinie ni indéfinie ; la preuve en est, qu’il peut lui-même être le sujet d’une phrase : et quand un participe s’accorde en genres, en nombres, et en cas, avec le nom auquel il sert d’adjectif, il est tout aussi défini qu’un tems de l’indicatif, et qui s’accorde avec son sujet en nombre et en personne. Ces dénominations n’ont donc aucuns motifs plausibles. Au contraire, puisqu’un verbe devient successivement substantif, adjectif, et attribut, sans cesser d’être verbe, sans cesser d’exprimer l’existence, sans perdre la propriété d’avoir des tems, qui est celle qui le distingue essentiellement de tous les autres élémens du discours, il me semble que ces trois fonctions sont bien des manières d’être différentes qui lui appartiennent, des modes distincts de son existence ; et