Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/282

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langage d’action, des cris, et est composée d’une suite de sons convenus. Il n’est pas douteux que c’est encore là une collection de signes fugitifs qu’on peut rendre durables, en employant le même moyen, en attachant à une figure tracée, chacune des idées représentées par chacun des mots de la langue parlée. Il suffit pour cela, comme dans les deux premières suppositions, de créer autant de figures qu’il y a de signes différens dans la langue usuelle, et d’y observer les mêmes analogies, et le même ordre de composition.

Ainsi, il faut autant de ces figures, que de mots dans la langue parlée, les assujettir aux mêmes lois, et retenir fidèlement la valeur des unes et des autres. Ce sont deux langues paralelles et correspondantes. Pour pouvoir traduire de l’une dans l’autre, il faut qu’elles soient équivalentes, et qu’on les sache bien toutes deux ; c’est tout simple. Mais il ne faut point oublier que la valeur de la seconde ne lui est jamais imprimée directement ; qu’elle n’est que représentative de celle de la première ; et qu’elle ne se manifeste à qui que ce soit, que par le moyen des signes de cette première. C’est là un point très-remarquable.