Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/291

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leurs relations autant que possible, quand dis-je, on ferait toutes ces suppositions, assurément bien peu fondées, il ne se pourrait pas encore que la langue écrite rendit toutes les formes d’une langue parlée ; et qu’elle n’altérât pas, en la représentant, même celle sur laquelle et pour laquelle elle aurait été composée, et à plus forte raison toutes les autres.

4) enfin, il y a une dernière observation à faire, sur cet usage de représenter une langue parlée au moyen d’une autre langue écrite qui lui correspond, observation à laquelle on n’a jamais fait assez d’attention, au moins que je sache, et qu’il n’est pas aisé de présenter de manière à la rendre très-sensible : la voici. Ces deux langues, chacune de leur côté, sont sujettes à des variations. La langue écrite n’a point été inventée tout de suite dans toute sa perfection et avec tous ses développemens ; et elle a dû recevoir de différens écrivains, des altérations et des améliorations successives. En un mot, elle a nécessairement beaucoup de variantes. La langue parlée de son côté, comme toutes les langues parlées, surtout celles qui ne sont point fixées par des ouvrages