Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/308

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et augmenter la facilité de s’en ressouvenir. Ils y auront eu d’autant plus de facilité, que les langues naissantes dérivant immédiatement des cris de la nature, ne sont presque elles-mêmes que de la musique. Les tons et les tems y sont extrêmement marqués. Ils y jouent au moins un aussi grand rôle que les articulations et les voix, et il suffit de moduler le langage, d’une manière un peu plus prononcée, pour que le discours devienne un chant. Cette musique, dans son origine, est monotone ; elle a peu de tons différens. On aura pu facilement attacher un signe durable à chacun d’eux.

Delà l’invention des notes dont effectivement on retrouve des traces dans les monumens de la plus effrayante antiquité.

Alors, des hommes ingénieux voulant représenter d’une manière durable, les moindres détails du discours, auront eu le choix de deux moyens. Ou ils auront essayé de séparer les différentes parties d’une ou de plusieurs figures exprimant un court récit, une phrase, et d’affecter l’une de ces parties à exprimer le sens d’un des mots, et l’autre à exprimer celui d’un autre. Dans cette hypothèse, ils auront profité des métaphores et des