Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/326

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La seconde, c’est que ces différences de durée étant impossibles à représenter exactement par l’écriture, elles doivent insensiblement s’affaiblir à mesure que les signes permanens étant plus employés, la prononciation est plus influencée par l’usage de la lecture. Ce qu’il y a de certain, c’est que les brèves et les longues sont extrêmement marquées dans les langues anciennes et dans celles des peuples sauvages, et qu’elles sont presque insensibles dans la plupart des langues modernes.

Les brèves et les longues doivent aussi, toutes choses égales d’ailleurs, se conserver plus marquées chez un peuple où l’on parle beaucoup à haute-voix en public ; car elles contribuent puissamment à rendre la parole plus distincte et plus susceptible d’être entendue à une grande distance ; et aussi elles sont plus aisées à observer dans la prononciation soutenue qu’exige un semblable emploi du discours.

Le ton d’un son, est ce qui fait qu’il est, ce que nous appelons aigu ou grave ; qu’il occupe un rang plus ou moins élevé dans l’échelle de la gamme. C’est la note qui marque le ton,

comme c’est la voyelle qui marque