Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/346

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De même, quand on a voulu rendre raison de la théorie de l’écriture, on ne s’est occupé que des caractères qu’on trouvait inventés. On les a partagés sans examen, en syllabiques et alphabétiques ; en consonnes et en voyelles. On ne s’est pas apperçu de la similitude des fonctions des notes de la musique, et des accens de l’écriture. On n’a pas vu qu’une note, quand elle est chantée, une voyelle seule, une consonne seule, quand elles sont prononcées, sont de vrais caractères syllabiques ; et qu’il en est de même d’une consonne placée devant une autre, à moins qu’elle ne se fonde avec cette autre, pour ne former qu’une seule et même articulation, qui dès-lors devrait être représentée par un seul caractère. Tout cela a été si bien brouillé, que parmi les hommes les plus habiles qui s’en sont occupés, les uns ont cru que l’écriture proprement dite, n’était qu’une dérivation, une dégénération de l’écriture hiéroglyphique, ce qui est méconnaître complètement l’esprit de l’une et de l’autre ; les autres ont pensé que cette écriture était une sorte de don du hasard, une espèce de trouvaille fortuite que rien n’avait préparé. Ils