Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/359

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voix bien distinctes, non-seulement nous ne nous soyons donné la peine d’en figurer que cinq, mais que nous ne nous soyons pas même apperçus que ces voyelles ne peuvent pas être prononcées seules, et que quand elles sont écrites seules, nous leur prêtons l’articulation qui leur manque, ainsi que le ton et la durée qui ne sont pas marquées ? D’un autre côté, n’est-il pas tout aussi surprenant que depuis que nous nous servons de consonnes, nous continuions à brouiller et à confondre la plupart des articulations, au point que nous ne voyons pas qu’une consonne ne peut jamais être prononcée sans une voyelle ? En sorte que quand elle n’est suivie de rien, il y a une voyelle quelconque sous-entendue ; et quand elle est suivie d’une autre consonne, elle doit, ou en être séparée par une voyelle, tant brève soit-elle, ou se fondre avec elle, pour ne faire qu’une seule et même articulation, qui alors devrait être représentée par un seul caractère toujours le même.

Assurément, quand j’écris il, et que je le prononce, il y a une articulation, une aspiration faible devant i, et une voix faible, un