Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/366

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et des longues plus longues que d’autres. Mais aucun grammairien, que je sache, n’établit sur ce point de distinctions plus rigoureuses.

D’après ces données, je pense que le schéva est tout-à-fait propre à être pris pour unité de durée, et que pour compter suffisamment les tems dans le discours, il suffit d’y remarquer des voix qui durent autant que deux, trois, quatre, ou cinq schéva.

la voix. nous n’avons que cinq voyelles ; mais il est bien notoire que nous avons plus de cinq voix. En même tems je pense qu’il en est de cette qualité du son comme des autres, qu’il faut renoncer à tenir compte des nuances qui deviennent trop fines pour être appréciables. En consultant avec soin mon oreille, encore plus que les autorités, je trouve que le milieu entre le trop et le trop peu, est d’admettre seize ou dix-sept voix différentes ; faisons-en l’énumération.

D’abord je reconnais deux a, parce que, indépendamment du ton et de la durée, la voix me semble réellement différente dans pâté et dans patin. certainement l’ouverture de la bouche n’est pas la même. D’après cette circonstance, j’appelle l’un ouvert