Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/396

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du moins, pour nous réduire à une assertion incontestable, il y a plus de vraies connaissances consignées dans les livres français, qu’il n’y en a jamais eu dans les livres latins. Cependant la langue française n’est pas aussi dominante que l’a été la langue latine ; malgré qu’elle le soit, ce me semble, à-peu-près autant qu’une langue peut l’être, dans un tems où elle a des rivales dignes d’elle.

Quoiqu’il en soit, et le latin et le français sont devenus, universels ou presque universels, comme langues savantes, par les moyens que nous avons indiqués ; et je me crois en droit d’affirmer qu’il n’y en a pas d’autres par lesquels une langue puisse parvenir à ce succès. Ainsi voilà, suivant moi, la première question résolue par la négative.

Passons à la seconde.

Serait-il utile qu’il y eut une langue savante universelle ? Il est clair que l’universalité d’une langue savante est utile, en ménageant le tems des hommes studieux, et en leur épargnant la peine et les dangers des traductions ; mais il ne l’est pas moins que, par-tout où cette langue savante n’est pas en même tems la langue vulgaire, cet