Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/82

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attribut ; ils ne peuvent pas à eux seuls exprimer un attribut. On a raison de les appeller des adjectifs ; on pourrait les appeller des modificatifs ; on aurait tort de les nommer des attributifs. ils ne sont susceptibles ni de modes ni de tems.

Pour qu’ils forment un attribut complet, il faut ajouter à chacun d’eux l’adjectif étant, dont la signification propre est d’exprimer une existence positive.

Mais quand l’adjectif étant, est uni à un adjectif et ne fait qu’un avec lui, soit qu’il n’y soit que juxta-posé, soit qu’il soit fondu avec lui dans un même mot, cet adjectif n’est plus un simple adjectif : il est ce que nous appellons un participe, c’est-à-dire, un verbe à un mode indéfini.

Pourquoi cela ? C’est qu’il n’y a que ce qui existe, qui soit susceptible d’exister d’une manière ou d’une autre, dans un tems ou dans un autre ; et par conséquent l’adjectif étant, étant le seul qui exprime l’existence, il est aussi le seul qui puisse avoir des modes et des tems. il communique cette faculté à ceux auxquels il se joint ; et il en fait des verbes.

Un verbe n’est autre chose qu’un adjectif uni à l’adjectif étant, qu’un adjectif renfermant