Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/131

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clair, il s’est un peu mieux entendu lui-même. Ajoutons pourtant que ni une fois ni l’autre, il n’est arrivé à une véritable clarté ; et qu’il a laissé à Condillac la gloire de découvrir la source de toute lumière dans une meilleure analyse de la pensée, sans pouvoir s’en attribuer la moindre part. Néanmoins je regrette beaucoup que Condillac dans ses profondes et sagaces méditations sur l’intelligence humaine, n’ait pas fait plus d’attention aux idées du père Buffier. Il y aurait rencontré deux ou trois apperçus peut-être mal démêlés, mais qui lui auraient été très-utiles ; et ce sont eux qui sont cause que j’ai fait mention ici de cet auteur : il aurait trouvé dans sa grammaire que le nom ou ce qui en tient lieu, est toujours le sujet de la proposition ; que le verbe en est l’attribut

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et que les autres élémens de la proposition, (ou comme on dit, les autres parties d’oraison) ne sont que des modificatifs de ceux-là, ce qui jette un grand jour sur l’acte de juger. Il aurait vu dans la logique que c’est le sujet d’une proposition qui en contient l’attribut ; que l’idée attribuée n’est jamais qu’une circonstance de l’idée à laquelle on l’attribue ; et qu’une série de propositions n’est légitime et ne mène à une conclusion vraie, qu’autant