Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/150

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est si certain que sans sortir des idées de quantité, quand je dis seulement que x est double de b, on ne peut appeler ce jugement une équation, quoiqu’il en redevienne une si je dis que x est égal à 2 b. à plus forte raison quand je dis cet arbre est beau, est sain, est vigoureux, assurément c’est forcer le sens de tous les mots, dénaturer toutes les expressions, et soutenir une chose réellement fausse, que de prétendre que je fais là une équation, et que je dis que l’idée de cet arbre est égale à l’idée de beauté, de santé, de vigueur ; ou que l’idée particulière que j’ai de cet arbre, est égale à l’idée générale que j’ai d’un être beau, sain, ou vigoureux. Dans ces jugemens je vois et je dis seulement que dans l’idée particulière et individuelle que j’ai de cet arbre, sont comprises les idées générales d’être beau, d’être sain, d’être vigoureux ; et qu’elles y sont comprises avec restriction de leur extension, c’est-à-dire de la manière particulière dont elles conviennent à cet arbre, et non pas dont elles conviennent à un homme, à un cheval, ou seulement à un arbre d’une autre espèce. En outre, quand on accorderait que nos jugemens peuvent être appelés des équations, il