Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/199

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faux : car le sentiment que nous avons du rapport perçu est aussi réel et aussi indubitable que le serait celui d’une sensation ou d’un desir. Mais nous reviendrons à examiner en quoi consiste la justesse ou la fausseté de nos jugemens, quand nous aurons achevé de voir qu’aucune de nos autres perceptions n’est en elle-même susceptible d’incertitude ni d’erreur ; que quand elle en est entachée, c’est toujours à raison des jugemens qui s’y mêlent ; et que parconséquent c’est de nos jugemens seuls que viennent toutes les aberrations de nos raisonnemens, et toutes les différences qui n’existent que trop souvent entre nos opinions et la réalité des choses. Passons aux desirs. 5- les desirs. nos desirs, nos volitions, enfin tous les actes plus ou moins énergiques de notre volonté, quelques noms que l’on veuille leur donner, sont encore des idées composées : car elles supposent la perception d’une manière d’être quelconque, le jugement au moins implicite que cette manière d’être est bonne à rechercher ou à éviter, et le sentiment qui suit de ce jugement. Quand nous éprouvons un desir, il n’y a nul doute qu’il est réel et tel que nous l’éprouvons. La seule chose sur quoi nous puissions