Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/202

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représentent, et le sont plus ou moins et de diverses manières suivant la nature de cette idée. 3) que bien que toutes nos idées ne soient fautives et erronées que par les jugemens qui s’y mêlent, au point que les idées simples dans lesquelles il n’entre aucun jugement sont absolument inaccessibles à l’erreur, pourtant il est vrai de dire que nos jugemens, nos perceptions de rapports, sont en elles-mêmes et par elles-mêmes, comme toutes nos autres perceptions, réelles, certaines, et inaccessibles à l’erreur, du moins en ce sens qu’elles sont véritablement et nécessairement telles que nous les percevons, par cela seul que nous les percevons. Tels sont les résultats de ce chapitre. J’ose croire que ce sont autant de vérités incontestables, et qui jointes à celles établies dans le chapitre précédent, vont nous dévoiler le fort et le faible de toutes nos connaissances. Ce dernier article cependant paraît au premier coup-d’œil renfermer deux assertions contradictoires. Il paraît absurde de dire que nos idées ne sont sujettes à erreur que par les jugemens qui s’y mêlent ; et que pourtant nos jugemens sont en eux-mêmes aussi inaccessibles à l’erreur, que