Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/287

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La disposition où je me trouve, est une véritable addition ou diminution faite d’avance aux difficultés ou aux ressources dont ces idées doivent réveiller en moi les images. Par exemple, l’idée de surmonter ces obstacles ou ces malheurs par la patience, se présente à moi avec l’accessoire de la facilité, et d’un provisoire heureux et doux, si je suis dans une disposition calme ; avec celui de la souffrance, si je suis déjà dans un état d’anxiété et de mal-aise. En sens contraire, l’idée d’un plaisir et de tout ce qui y a rapport est bien avivée, si l’état de mes organes m’en fait d’avance éprouver le desir ; elle peut, au contraire, ne réveiller en moi qu’un sentiment douloureux et sombre, si cet état est tel que j’aie la conscience de ne pouvoir en jouir ; ou qu’une impression d’indifférence ou de mépris, si je suis entraîné vers un autre plaisir. Il est donc évident que dans toutes ces suppositions contraires, l’idée principale se présente à moi avec des accessoires différens, qui en font réellement une autre idée, et que l’effet de ces dispositions opposées, n’est autre que de produire en moi une représentation inexacte de l’idée qui m’a frappé dans d’autres tems et d’autres circonstances, et que pourtant je crois la même. Parconsé