Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/355

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elle-même à nous apprendre à tirer des conséquences, et qu’elle pose en principe qu’il ne faut jamais disputer des principes, c’est-à-dire qu’elle n’en a point qui lui soient propres, qu’elle ait créés, et dont elle puisse rendre raison. La grammaire même, son alliée inséparable, car nous ne raisonnons jamais qu’avec des signes et sur des signes, est très-riche en détail : elle nous donne une multitude de règles très-utiles sur la manière d’employer chacune des différentes espèces de ces signes. Mais elle nous apprend peu ou mal, comment nous sommes venus à avoir des signes disponibles de nos idées, quels sont les avantages et les inconvéniens communs à tous, quels sont ceux particuliers à chacune de leurs différentes espèces, soit permanentes, soit transitoires ; en un mot elle manque aussi de principes fondamentaux. La raison en est simple : les principes de la théorie des signes ne peuvent se trouver que dans l’analyse des idées qu’ils représentent. Ajoutons qu’à côté de ces sciences vraies, quoique défectueuses, on a vu de tout tems s’en élever d’autres complètement fausses et chimériques, et qui ne doivent leur existence qu’à ce que les vraies causes de la réalité et de