Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/383

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pourtant dépend toute notre destinée. Je suis donc forcé de convenir que si mon ouvrage est incomplet comme histoire de la génération de nos connaissances, il l’est également comme histoire générale de toutes nos facultés intellectuelles. Il y a plus, j’avoue avec franchise que pour mériter réellement le titre d’ élémens d’idéologie que j’ai eu la témérité de lui donner, il devrait comprendre les deux importantes additions, dont je viens de présenter l’apperçu. Car il est bien constant que l’histoire de nos idées doit renfermer l’histoire complète de l’homme en tant que jugeant et connaissant ; et il ne l’est pas moins que, puisque nous avons appelé idées, ou perceptions, généralement toutes les modifications de notre faculté de sentir, nos volontés et nos desirs, en un mot, nos déterminations quelconques, sont des idées comme nos pures sensations, nos souvenirs, ou nos jugemens ; et que parconséquent l’histoire de nos idées doit renfermer aussi celle de l’homme, en tant que voulant et agissant. Il suit de là néanmoins une conséquence assez singulière, et qui a beaucoup de rapport avec les réflexions que nous avons déjà faites souvent : c’est que si j’avais manifesté d’abord