Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/99

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d’en tirer des conséquences légitimes. Est-il question d’arriver à ces conséquences par son fameux syllogisme ? Parmi les propositions qui le composent, c’est la plus générale qui en est la base ; c’est celle-là qu’on appelle la majeure ; c’est sur celle-là qu’il repose : et dans chaque proposition, c’est l’attribut, c’est le terme le plus général qui est appelé le grand terme,

qui est censé comprendre l’autre. Cependant tout cela est faux, et est précisément l’inverse de la marche de la raison humaine. Reprenons cette série d’idées en sens contraire. Nous l’avons déjà fait voir ; dans tout jugement, dans toute proposition, il n’y a sous le rapport de l’extension ni grand ni petit terme. Car dès que deux idées sont comparées, par cela même l’idée la plus générale, celle qui est susceptible de la plus grande extension (l’attribut) est restreinte à l’extension que comporte la plus particulière, la moins étendue, (le sujet). Dans cette phrase l’homme est un animal, le terme animal est restreint à signifier un animal de l’espèce de l’homme.

il est borné à l’étendue spécifique du mot homme. cela signifie l’homme est un animal de l’espèce de l’homme, et non pas de l’espèce du chien, du chat, du loup, du tigre, etc. Etc. Ainsi, sous