IV
Lorsqu’on fut au Trou du Diable, le valet ouvrit le panier, d’où les lapins s’enfuirent dare-dare dans tous les sens.
« Au revoir à vous treize ! » dit-il d’un ton goguenard au berger, qui n’eut pas l’air de l’entendre.
Petit-Pierre ne s’amusa point à courir après ses bêtes. Il les regarda fuir tout en busiant &, quand la dernière eut disparu, il reprit lentement le chemin de Boschfort.
Il pensait à part lui que la princesse était bien jolie & qu’il eût été bien agréable de réussir à garder les lapins, ne fût-ce que pour se revancher des éclats de rire & rendre au monarque la monnaie de sa pièce. Il n’eut point fait vingt pas que la vieille grand’mère se trouva tout à coup devant lui.
« Eh bien ! mon petit fieu, lui dit-elle, avez-vous eu bonne dringuelle ?
— Pas trop bonne, grand’mère. Le roi avait à peine fini de manger mes pêches qu’il m’a envoyé paître… ses lapins.