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Contes d’un buveur de bière


IV


La maison du parrain était une pauvre hutte où l’on voyait, pour tout ornement, la grande faux qui, aux rayons de la lune, luisait comme une faux d’argent.

« Pour un maître ouvrier tel que vous, dit le gros censier, il faut avouer que vous n’êtes point très-bien logé.

— Bah ! ce n’eſt mie l’habit qui fait le moine, ni le pot qui fait la bière ! lui dit la Mort ; & d’ailleurs je suis garçon. Descendons. »

Il prit sa faux, son marteau, sa pierre & souleva une trappe. Jean-Philippe le suivit. Ils descendirent, descendirent, descendirent tant, qu’il sembla au gros censier qu’ils étaient parvenus au centre du monde.

L’escalier était très-roide & fort obscur, & Jean-Philippe manqua plusieurs fois d’haleine ; mais la curiosité le soutint.

Ils s’arrêtèrent enfin devant une porte de fer. La Mort prit une grosse clef à sa ceinture & l’ouvrit. Soudain ils furent inondés de lumière. Jean-Philippe, ébloui, ferma les yeux. Lorsqu’il les