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Culotte-Verte, le Vainqueur du Lumçon

« Et je bois, ajouta-t-il, à la santé de l’il… »

À ces mots… boouum !… une horrible détonation se fit entendre ; on eût dit que le château s’écroulait : tout le monde sauta en l’air.

« luſtre compagnie ! » continua Culotte Verte.

Et il vida son verre d’un trait.

« Dites donc à vos canonniers de se taire quand je parle, ajouta-t-il en posant son verre.

— Le drôle n’a point eu peur de mes vingt canons. Comment faire ? » murmura le comte.

Le bruit de la batterie avait tiré la belle Ida de son évanouissement : on lui expliqua de quoi il s’agissait.

« Attendez ! » fit-elle tout bas.

Elle sortit un inſtant & revint suivie de deux écuyers tranchants qui portaient l’un une tarte aux prunes large comme une roue de charrette & l’autre un superbe pâté.

« Je vais découper la tarte ; pendant ce temps-là, ouvrez le pâté, messire, » dit-elle à Culotte-Verte.

Culotte-Verte, en homme bien élevé, prit un couteau, se baissa sur le pâté & se mit en devoir d’enlever la croûte.

Soudain quelque chose en sortit, qui sauta au nez du découpeur.

C’était le canari de la belle Ida.