Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/103

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Baudry), car au commandement de bricklebrit, on l’y voit agir sous les yeux du lecteur[1].

L’anonyme du recueil de Moëtjens a maltraité Peau-d’Ane plus encore que Griselidis. Il commence par lui chercher noise sur le manque de logique dans la déduction et de justesse dans l’expression des idées. Toutes ces critiques sont fondées, mais comme elles n’ont trait qu’au style, nous nous dispenserons de les relever : nous savons ce que vaut la versification de Perrault.

Cette querelle sur l’impropriété des termes le mène à signaler une faute plus considérable.

« J’ai lu quatre fois, dit-il, le conte d’un bout à l’autre avec assez d’attention, et cependant je n’ai aucune idée de Peau d’Asne dans son déguisement à quoi je puisse me fixer. Tantôt je me la représente barbouillée et noire comme une bohémienne, avec sa peau d’asne qui lui sert d’écharpe ; tantôt je m’imagine que la peau d’asne est comme un

  1. 1. Il est à remarquer que, comme les dieux antiques, les héros de Perrault ont chacun leur attribut, un détail qui frappe l’esprit et s’impose à la mémoire. L’héroïne des Souhaits ridicules a son aune de boudin ; Peau d’Ane, sa peau et ses robes ; la Belle au bois dormant, son château enchanté ; le Chaperon rouge, son chaperon ; la Barbe bleue, sa barbe ; le Chat botté, ses bottes ; l’héroïne des Fées, ses pierres précieuses ; Cendrillon, sa pantoufle ; le Petit Poucet, ses cailloux ; Riquet lui-même a sa houppe et Griselidis aurait certainement sa chemise, si Perrault avait écrit le conte en prose.