Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/109

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et que nous ne retrouverons pas au cours de cette étude, le récit français est le plus compliqué. Dans Peau de toutes bêtes, le conte allemand, les mêmes effets se répètent jusqu’à satiété et presque toujours dans les mêmes termes. Cette circonstance est un argument en faveur de son ancienneté ; on pourrait y voir aussi une preuve d’intégrité, si la noix où la princesse serre ses robes et ses bijoux ne faisait supposer l’intervention d’une fée que la tradition aura perdue dans son passage à travers les générations.

Les trois fameuses robes y sont à peu près les mêmes, la noix fée vaut bien la cassette qui suit sa maîtresse sous terre, enfin le manteau de mille fourrures est d’une fantaisie plus grandiose que l’âne aurifique qui, chez Perrault, ne joue aucun rôle de son vivant. Le récit a plus de rapidité qu’on n’en trouve d’habitude dans les narrations allemandes ; mais, comme les contes anglais que nous avons mentionnés plus haut, il a le tort de se confondre beaucoup plus que le récit français avec celui de Cendrillon.

Pour le dire en passant, cette ressemblance dans les dénoûments de Peau d’Ane et de Cendrillon prouve que Perrault ne touchait pas aux grandes lignes des traditions qu’il puisait à la source populaire. Nous en rencontrerons plus loin d’autres preuves.

Le conte du Pentamerone, l’Ourse, est par le