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L’OURSE

L’ORZA
Pentamerone, journée ii, conte 6.


Il était une fois le roi de l’Apre-Roche qui avait pour femme l’idéal de la beauté[1]. Or, au milieu de la carrière de l’âge, la reine tomba de la cavale de la santé et se cassa les reins. Au moment où l’éteignoir des ans allait être posé sur la chandelle de l’existence, elle fit appeler son mari et lui dit :

— Je sais que tu m’as toujours aimée de tout ton cœur ; c’est pourquoi, à l’approche de ma fin, je désire que tu me montres le dessus du panier de ton amour. Promets-moi donc de ne pas te remarier, si tu ne trouves une femme aussi belle que je l’étais, sinon je te laisse ma malédiction la plus terrible[2], et je te poursuivrai de ma haine jusque dans l’autre monde.

En apprenant cette volonté dernière, le roi, qui l’aimait par-dessus les toits, éclata en sanglots et, pendant quelque temps, ne put accoucher d’une

  1. La mamma de la stessa bellezza.
  2. 2. A zizze spremmute. Ma malédiction à seins pressés.