Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/141

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« à la condition que, quand il y sera, il se gouvernera par les consaulx de la déesse Vénus ».

Le chevalier accepte et, par ce véhicule qui jadis porta Psyché dans le palais de l’Amour, il parvient sans échelle à la chambre de la belle Zellandine. Il voit « en l’un des costez l’aornement d’un lict moult riche et noble comment se ce fût d’une royne, car le ciel et les courtines estoient plus blanches que neige. » Il hésite longtemps à s’approcher, « comme fait le vray amy qui doit estre hardy en ses pensées et couard en ses faicts ». Il essaye ensuite de réveiller la jeune fille ; enfin, vaincu par les charmes de « la pucelle, qui dormoit belle comme une déesse, tendre et vermeille comme une rose et de chair blanche comme la fleur de lys, » il lui adresse un long discours pour lui demander pardon de la liberté grande et, tout dolent, se décide à suivre les « consaulx » de Vénus.

Il y met tant de conscience que Zéphyr est forcé de venir l’arrêter et de l’emmener par le même chemin. Et cependant le « torchis » que Troylus a allumé pour y mieux voir, attire l’attention du roi qui accourt à la chambre avec sa sœur. En apercevant un chevalier qui sort par la fenêtre, « monté sur un oysel grand à merveille, » le monarque se figure que c’est Mars, le dieu des batailles, « duquel lignaigne il est extraict, » qui a rendu visite à sa fille.