Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/173

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dit le petit Chaperon à sa mère, et elle lui donna sa main[1].

Mais la grand’mère demeurait là-bas dans le bois, à une demi-heure du village. Quand le petit Chaperon entra dans le bois, le loup vint à sa rencontre. Comme elle ne savait pas quelle méchante bête c’était, elle n’en eut pas peur.

— Bonjour, petit Chaperon, dit-il.

— Grand merci, loup.

— Et où vas-tu si matin, petit Chaperon ?

— Chez mère-grand.

— Et que portes-tu sous ton tablier ?

— Un gâteau et du vin. Hier nous avons cuit[2], et je porte à la pauvre vieille mère-grand de quoi lui faire du bien et la fortifier un peu.

— Petit Chaperon, où demeure ta grand’mère ?

— À un bon quart de lieue d’ici, dans le bois ; sa maison est sous les trois grands chênes ; au bas sont les haies de coudres, tu verras bien, dit le petit Chaperon.

Le loup pensait en lui-même : « Elle est jeune » elle est tendre, ce sera un bon morceau, bien meilleur que la vieille ; il faut m’y prendre adroitement pour les happer toutes les deux. »

Il chemina un instant près du petit Chaperon, et il lui dit :

  1. En signe de promesse.
  2. 2. Le pain de la semaine chez le fournier.