Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/258

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une figure à glands[1] et un cœur méchant comme la peste.

D’ailleurs, la mariée ressemblait à ses parents[2], et c’est pourquoi la mère Troccola était une harpie au dedans et au dehors.

Or, il arriva que Luceta eut a faire cuire quatre carottes pour les préparer à la sauce verte ; elle dit à sa fille :

— Ma Martiella, va à la fontaine et rapporte-moi une cruche d’eau.

— Volontiers, maman, répondit la fille, mais, si tu le veux bien, donne-moi une galette, que je la mange avec cette eau fraîche.

— Je le veux bien, dit la mère et, dans le panier qui était pendu au crochet, elle prit une belle galette qu’elle avait faite la veille en cuisant le pain et la donna à Martiella.

Celle-ci mit un coussinet sur sa tête, y posa sa cruche et s’en fut a la fontaine, qui, pareille à un charlatan sur un banc de marbre, à la musique d’une cascatelle, vendait des secrets pour étancher la soif.

Tandis que la jeune fille remplisait la cruche, arriva une vieille qui, sur la scène de son dos voûté, représentait la tragédie du temps[3]. En voyant

  1. Face de gliannola.
  2. 2. Dicton.
  3. 3. Che sopra lo parco de no gruosso scartiello rappresentava la tragedia de lo tiempo.