Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/285

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poussé le scrupule jusqu’à narrer leurs contes en patois, ceux-ci publient des recueils entiers en sicilien et en catalan.

Singulière façon de servir la science que de fournir des documents dans des dialectes que les savants ignorent ! Drôle de procédé pour faire connaître les contes que de les mettre sous le boisseau d’un idiome provincial !

Je ne saurais m’empêcher, je l’avoue, de regretter le temps que j’ai perdu à déchiffrer, sans dictionnaire, le patois de M. Pitré et celui de M. Maspons y Labros avec le dictionnaire Catalan-Castellano d’el fray Magin Ferrer, qui ne m’expliquait pas la moitié des termes.

Que ces messieurs impriment leurs contes dans des langues ignorées, si cela les amuse, mais que, du moins, ils placent à côté la traduction dans la langue courante, ainsi que M. Bladé l’a fait avec raison pour ses récits agenais.

Quand, au sortir des contes que nous venons d’analyser, on aborde l’Aschenputtel des frères Grimm, on éprouve une véritable sensation de bien-être. Non-seulement la forme est tout autre, mais le fond se débarrasse des monstrueux produits d’une imagination déréglée.

Plus de mères mangées par leurs enfants, plus de statues creuses ni de manteaux de bois, plus de Trolls à neuf têtes, plus de forêts de cuivre, plus de