Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/294

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gagner son pain ; la place de la servante est à la cuisine.

Elles lui enlevèrent ses beaux habits, la vêtirent d’un vieux casaquin de toile grise et, après l’avoir bien raillée, la menèrent à la cuisine où elle fut forcée de faire les plus gros ouvrages, de se lever avant l’aube, de puiser de l’eau, d’allumer le feu, d’apprêter les repas et la lessive.

Ses sœurs, par-dessus le marché, lui faisaient toutes les niches possibles ; elles se moquaient d’elle et lui répandaient ses pois dans les cendres, pour qu’elle les ramassât.

Le soir, lorsqu’elle était lasse de travailler, elle n’avait pas de lit pour dormir et elle devait se coucher dans les cendres du foyer. Elle paraissait donc toujours sale et poudreuse, et c’est pourquoi on la surnomma Cendrillon.

Il arriva qu’un jour son père, allant à la foire, demanda à ses deux belles-filles ce qu’elles voulaient qu’il leur rapportât.

— De belles robes, dit l’aînée.

— Des perles et des diamants, dit la cadette.

— Et toi, Cendrillon, que veux-tu ?

— Que vous me coupiez la première branche qui, à votre retour, touchera votre chapeau.

Il fit donc emplette pour les deux sœurs de superbes robes, de perles et de pierres précieuses, puis, en revenant, comme il traversait un bois, son chapeau