Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/308

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne puisses ni avancer ni reculer. Retiens bien ce que je t’ai dit ; bon courage et reviens vite.

Le prince partit. Après avoir terminé ses affaires, il acheta tout ce que ses belles-filles lui avaient demandé, et oublia complétement Zezolla. Il s’embarqua sur un vaisseau et mit à la voile, mais il fut impossible au navire de sortir du port. Il semblait qu’il fût arrêté par le rémora. Le patron, las et découragé, s’endormit et vit en rêve une fée qui lui dit :

— Sais-tu pourquoi le vaisseau ne peut sortir du port ? C’est parce que le prince qui est avec vous a manqué de parole à sa fille, et qu’il s’est souvenu ; de tout, excepté de son propre sang.

À son réveil le capitaine raconta son rêve au prince qui, confus de sa faute, se rendit à la grotte des fées. Là, il recommanda Zezolla et pria qu’on voulût bien lui envoyer quelque chose.

Comme il sortait de la caverne, une jeune femme d’une rare beauté lui apparut et lui dit qu’elle remerciait sa fille de son bon souvenir. Après quoi elle lui donna un dattier, une pioche en or, un petit seau d’or et un essuie-mains en soie. Elle ajouta qu’il fallait planter le premier et que les autres devaient servir à le cultiver.

Le prince, étonné d’un tel présent, prit congé de la fée et fit voile pour son pays où il donna à ses belles-filles ce qu’elles lui avaient demandé. Il