Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/319

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Riquet à la Houppe. Le savant mythologue cite (Revue critique, juillet 1874, p. 1) un conte extrait du Kandjour et traduit du tibétain en allemand, lequel, selon lui, offre une incontestable parenté avec celui de Perrault.

Ce récit est une forme ancienne de l’histoire de Kouça ou Kusa, qui a fourni le sujet d’un poëme singhalais, publié et traduit en anglais par M. Thomas Steele. J’emprunte quelques détails sur l’œuvre et son auteur à un article de M. Léon Feer, publié dans la même Revue (janvier 1872, p. 3).

Le Kusa-Jâtaka est l’un des 550 récits appelés Jâtaka, relatifs aux existences antérieures de Buddha. Un poëte de la deuxième moitié du xvie siècle, Alagiyavanna Mohottala, secrétaire d’un des principaux chefs du pays, a fait de cette histoire un poëme en langue Elu, c’est-à-dire en ancien singhalais.

Il a suivi de très-près le texte et, selon l’usage indien, il a mis son récit dans la bouche de Buddha, qui sait tout et particulièrement les aventures comme celle-ci, dont il affirme avoir été le héros sous le nom de Kusa.

M. Léon Feer résume en ces termes ce poëme très-remarquable qui, à Ceylan, figure dans le programme des examens pour le service civil :

« Kusa était laid, mais plein de sagesse ; il était fils d’un puissant souverain, et se fiança à une