Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/323

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’Enchanteur par les partisans de Mérovée ; il demeurait toujours dans les forêts… Il est enseveli dans un endroit où on a transporté de grands arbres : les habitants du pays l’appelaient jadis la Chevelure ou la Houppe d’Albéric… Il maria l’aîné de ses fils, Waubert, à la fille de l’empereur de Constantinople. » (Annales du Hainaut, l. IX, ch. vi, ix.)

Plus loin, M. Gaston Paris ajoute qu’au xviie siècle, Nicolas de Guyse, l’un des collaborateurs du grand ouvrage de Gramaye sur les antiquités belges, donne toujours au roi des Francs orientaux le nom d’Auberon. Nicolas de Guyse raconte de plus qu’à Mons, dont la légende lui attribuait la fondation, une tour en ruines conservait parmi le peuple le nom de tour d’Auberon (turris Auberonii), et, suivant lui, c’est d’Auberon que descendent les Carlovingiens et les Capétiens, les ducs de Lorraine, les comtes de Hainaut et d’autres encore.

Toute cette histoire d’Alberic l’enchanteur n’est évidemment, et tel est l’avis de M. Gaston Paris, qu’un conte des bords du Rhin qui s’est glissé dans les chroniques. C’est ainsi que, nous l’avons vu, Barbe-bleue a servi de matière à la légende de sainte Trophyme, et Peau d’Ane à celle de sainte Dympne, qui, curieuse coïncidence, se dénoue à Anvers, à vingt-cinq lieues de Mons.

Or, dans son étude sur le Petit Poucet, M. Gaston Paris va presque jusqu’à identifier Oberon avec