Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/324

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Riquet à la Houppe. N’est-il pas amusant de voir, par cette suite de recherches, de rapprochements et d’inductions, la science arriver, grâce à Nicolas de Guyse, à découvrir, dans Riquet à la Houppe, la souche des plus grandes et des plus illustres maisons qui aient brillé par le monde ?

Le plus étonnant, c’est que M. Paris conclut de cette très-douteuse identité de Riquet avec Oberon que son nom a été, comme celui du Petit Poucet, recueilli sans le conte par Perrault, qui les aurait ensuite « rattachés l’un à l’autre. »

Nous prouverons plus loin qu’il’se trompe pour le Petit Poucet ; mais en admettant même que Riquet ne soit autre qu’Oberon, nous ne voyons pas pourquoi il n’aurait pas pris ce nom de Riquet dans une des versions françaises de la fable, et il nous semble fort naturel de penser que Perrault l’a reçu avec les débris de cette histoire que lui a fournis la mémoire des nourrices.

Le bibliophile Jacob n’est pas loin de supposer que Perrault nomma ainsi son personnage à cause de son débat avec Riquet, le constructeur du canal du Languedoc. Le grand ingénieur avait proposé d’amener à Versailles les eaux de la Seine, mais Perrault déclara l’entreprise impossible et engagea Colbert à faire niveler, avant de commencer les travaux, le terrain que les eaux devaient parcourir. Comme l’expérience donna raison à Perrault, il