Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/356

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à la porte. La femme ouvrit et, en voyant que c’était Hänsel et Grethel, elle s’écria :

— Mauvais enfants, pourquoi avez-vous dormi si longtemps dans la forêt ? Nous avons cru que vous ne vouliez plus revenir.

Le père, lui, était enchanté, car il avait le cœur gros de les avoir abandonnés.

Peu après, ils manquèrent encore de tout, et, la nuit, les enfants entendirent la mère qui disait dans le lit au père :

— Voilà qu’encore une fois tout est mangé : nous n’avons plus que la moitié d’un pain et après ce sera fini de rire. Il faut nous débarrasser des enfants. Nous allons les mener plus au fond dans la forêt pour qu’ils ne retrouvent jamais la route. Sans cela nous sommes perdus.

L’homme avait le cœur serré : il pensait qu’il valait mieux partager le dernier morceau avec ses enfants ; mais loin de l’écouter, la femme l’injuriait et l’accablait de reproches.

Quand on a dit A, il faut dire B, et, parce qu’il avait cédé la première fois, il fallait bien qu’il cédât la seconde. Les enfants étaient encore éveillés et avaient entendu cette conversation.

Lorsque les vieux furent endormis, Hänsel se leva[1] et voulut sortir pour ramasser de petits cailloux comme auparavant. Par malheur, la femme avait fermé la porte et Hänsel ne pouvait pas

  1. WS typo : se eva -> se leva