Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/371

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Tout d’abord Nennillo ne fit pas attention à cette voix ; mais le prince, qui se tenait sur une autre terrasse, se retourna à cette lamentation, vit le poisson et entendit une seconde fois les paroles. Il fut profondément étonné et envoya quelques-uns de ses gens essayer de prendre le monstre.

Pendant qu’on le tirait à terre, il entendit toujours les mêmes plaintes : « Mon frère, mon frère ! » Il demanda à chacun de ses gens s’ils avaient perdu une sœur.

Nennillo répondit qu’il se souvenait comme d’un rêve qu’alors qu’on le trouva dans la forêt, il avait une sœur dont depuis ce temps il n’avait plus eu de nouvelles.

Le prince lui ordonna de s’approcher de l’animal et de voir ce qu’il en était : peut-être que cette aventure le regardait.

Nennillo s’approcha du poisson qui dressa la tête au-dessus des roches et ouvrit six palmes de gosier.

Nennella en sortit si belle qu’on eût dit une nymphe qui sortait de cet animal par l’incantation de quelque magicien.

Le roi voulut savoir ce qui était arrivé. Ils lui contèrent une partie des malheurs que leur avait valus la haine de leur marâtre ; mais ils ne purent se rappeler ni le nom de leur père ni où était la maison paternelle.

Le roi fit publier que quiconque avait perdu dans