Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans sa préface ; il en est une autre qui n’a pas de sel : c’est de l’extravagance. Perrault a su l’éviter, comme les anciens, par la simplicité du récit et la sobriété des détails. » Ce n’est pas le cas de Mlle Lhéritier, et je m’étonne qu’un critique aussi délicat que M. Giraud ne s’en soit pas avisé.

Voici maintenant, traduit littéralement, le début du même conte chez un auteur italien que le marquis de Paulmy déclare tout à fait ridicule, et de qui Génin a dit dans l’Illustration (ier mars 1856) : « Les métaphores violemment burlesques, dont il a composé le tissu de son style, seraient insupportables en français, supposé (ce que je ne crois pas) qu’on parvînt à les rendre toujours intelligibles. »

« Il était une fois un très-riche, très-riche marchand, nommé Marcone, qui avait trois filles d’une grande beauté, Bella, Cenzola et Sapia Liccarda. Un jour il dut entreprendre un voyage pour les affaires de son commerce. Comme il savait qu’en grandissant les filles aiment à mettre le nez hors des fenêtres, il fit clouer toutes les siennes et laissa en partant à chacune de ces demoiselles un anneau orné d’une certaine pierre qui se couvrait de taches, quand celle qui le portait à son doigt commettait quelque action déshonnête.

« Il ne se fut pas plutôt éloigné de la Ville-Ouverte (ainsi s’appelait cet endroit) qu’on commença