Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/77

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« Ce qu’il fit, et de la sorte il ne jouit guère de ses trois souhaits. »

J’emprunte la conclusion à la version hébraïque.

« — Pourquoi, dit finalement le mari, ne m’as-tu pas conseillé de demander la richesse ?

« — Si tu étais devenu très-riche, répondit-elle, tu m’aurais abandonnée et tu aurais pris une autre femme. »

Cette conclusion, qui accuse très-nettement la portée comique de l’apologue, ne se retrouve ni chez Marie de France ni chez l’auteur anonyme des Quatre souhaits Saint-Martin, qui procèdent directement de Sendabar.

Marie de France est le premier écrivain qui, dans notre vieille littérature, ait traité ce sujet. Hâtons-nous de dire que sous sa plume il n’a rien d’indécent. On sait que ce La Fontaine du xiiie siècle mit en rimes françaises un recueil de fables qui, du latin de Romulus, avait été traduit en anglo-saxon par le roi Henri Ier d’Angleterre.

La fable de Marie de France est intitulée Dou vilain qui prist un Folet, alias des Trois Oremenz, alias du Vileins et de sa Fame. (Poésies de Marie de France, publiées par M. de Roquefort, t. II, p. 140.) Le follet donna trois souhaits au vilain,

Pour ce qu’il n’el monstrast as genz

et celui-ci en octroya deux à sa femme. Ils restèrent sans en user