Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/82

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Pour récompenser leurs cavaliers du plaisir qu’ils leur ont donné, ces trois jeunes fées, « arrivées naguère de la court du Roy Oberon, » octroient à chacun d’eux un don : l’accomplissement du premier vœu qu’il formera.

L’aîné, se trouvant assez riche grâce à son droit I d’aînesse, émet un vœu moins licencieux que celui de la méchante femme de Sendabar, mais encore assez grossier pour que nous ne puissions l’indiquer autrement qu’en citant la version rapportée par Collin de Plancy d’après le dire des bonnes gens du pays. Donc l’aîné souhaite que leur veau guérisse de la colique les personnes qui le tiendront par la queue.

« — Par le corps chon ! dit le puîné, voilà un gentil souhait pour un aisné de Caux ! »

Et « par grand’colère » il souhaite que son frère soit borgne. L’aîné commence alors à « crier et à se tourmenter, mauldissant » son frère « d’ » une centaine de maladies énumérées à la Rabelais. Le plus jeune, le voyant ainsi « déferré d’un œil, » souhaite à son tour que le coupable devienne aveugle.

« Voilà, mes amis, qu’il en advint. La dîme des souhaits appartient au curé de Transers, toute bigore, frelore, la Duché de Milan.

Les danses ne sont rien que peines,
Et souhaits que choses vaines. »