Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/85

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le met de si mauvaise humeur que, sans qu’il y prenne garde, ces mots s’échappent de sa bouche :

— Je voudrais qu’elle fût assise là-bas sur cette selle et qu’elle n’en pût bouger, plutôt que de me voir suant au soleil sous un pareil fardeau.

Débarrassé de sa charge, il court au logis, trouve sa femme comme il l’a souhaité, et force lui est d’employer son troisième vœu à la délivrer.

Dans les Quatre dons du Foyer breton, l’idée passe du grotesque au gracieux, mais je soupçonne Emile Souvestre d’avoir aidé à la transformation.

Une jeune paysanne donne son pain de méteil à une vieille pauvresse qui, en échange, lui octroie tour à tour : i° une épingle qui a la propriété d’envoyer la tante de la jeune fille compter ses choux chaque fois que celle-ci la mettra à son « justin ; » 2° une plume arrachée à l’aile d’un ange savant qui, placée dans ses cheveux, la rendra aussi spirituelle que maistre-Yan, le follet malin ; 3° un colier grâce auquel elle paraîtra parmi les autres femmes comme la reine des prés parmi les fleurs sauvages, et 4° un onguent qui changera en perles les larmes de ses yeux.

Chacun de ces dons contrarie si bien la pauvre fille dans ses amours, qu’elle rend tout à la vieille, laquelle n’est autre que son ange gardien envoyé par la Trinité pour lui donner cette leçon.

Chose curieuse ! c’est entre les mains de La Fontaine