Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/98

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Convaincue d’infanticide, la reine est condamnée à être « ensevelie nue en terre jusqu’à la gorge, étant nourrie de viandes exquises, afin que, vivant ainsi longuement, les vers lui mangent la chair. »

Thibaud retourne alors à Salerne et confie son crime à la nourrice de sa fille qui, émue de pitié, part en secret pour l’Angleterre et sauve l’infortunée princesse.

Le roi d’Angleterre, pour venger sa femme, assemble une armée considérable, s’empare de Salerne, amène le prince pieds et poings liés en son royaume, le fait tirer, « comme Ganelon, » à quatre chevaux et ordonne qu’on jette ses membres aux chiens.

La seconde partie de ce récit est d’une telle férocité qu’on serait tenté de voir, ainsi que je l’ai dit, dans le conte de Straparole un premier jet de Peau d’Ane, d’où ces horreurs ont disparu quand les mœurs sont devenues moins grossières.

C’est vers la fin du xvi<samll>e siècle que Jean Oudot, imprimeur à Troyes, recueillit dans sa collection de plaquettes les petits romans connus sous les noms de Jean de Paris, Griselidis, les Quatre fils Aymon, Robert le Diable, etc. L’Histoire de la Belle Héleine a pu y entrer à cette époque, car il en existe une édition de Paris, sans date, mais en caractères gothiques.

« Le temps vint, dit l’auteur, que la reine accoucha