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la décadence corporelle – n’en devient que plus insatiable.

Il y a toujours prétexte aux aspirations humaines. Quand ce n’est pas pour soi que l’on travaille, que l’on s’échine, que l’on se martelle le cerveau, on le fait pour ses descendants, pour ceux qui devront continuer l’œuvre commencée, transmettre aux âges futurs le fruit des semences arrosées de nos sueurs.

Que voulez-vous ?… L’homme est ainsi fait, et il n’y a pas moyen d’en changer le moule.

De tous nos personnages, celui qui paraît le plus sentir le poids des dix-sept années par-dessus lesquelles nous avons sauté à pieds joints est sans contredit Pierre Bouet. Non pas qu’il soit devenu un valétudinaire perclus de rhumatismes et appuyant sur une canne son corps tremblant et courbé vers la terre ; mais plutôt parce que nous l’avons quitté déjà parvenu aux confins extrêmes de l’âge mûr, et qu’en redescendant la pente de la vie, les années comptent double.

Pierre Bouet est maintenant un vieillard de soixante-douze ans. Il est encore cepen-