Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/148

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à effrayer les oiseaux de proie et à faire rire un recorder en fonctions. Imaginez des mitasses, devenues hauts-de-chausses, et montant jusque sous les bras, puis une sorte de sarrau tout en loques, d’une étoffe impossible à définir, recouvrant la partie supérieure du tronc et retombant en franges multiformes jusqu’à la hauteur des reins… Ajoutez à cela la coiffure que vous savez, faisant diadème à la figure grotesquement impassible du pauvre Sauvage… et songez un peu à ce que ça devait être !

Le lugubre Antoine lui-même faillit presque sourire à cette apparition carnavalesque ; mais la fièvre d’or qui le consumait l’empêcha vite de se livrer à cet excès de passion, et il préféra supputer mentalement la valeur de son trésor.

Quant à Tamahou, il était à cent lieues de se douter qu’il ne fût pas mis comme un cockney d’Hyde-Park, et il se cambrait aussi fièrement sous ses guenilles, qu’un mendiant castillan drapé dans ses haillons.

Après cinq minutes de répit, les travailleurs se remirent à l’œuvre. Bientôt leur tête seule émergea d’une excavation de six pieds carrés, au fond de laquelle le pic