Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/169

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— Je ne dis pas non ; mais, mon pauvre Pierre, il ne faut pas oublier qu’il a des enfants et que ce n’est pas leur faute si leur père est un panier percé.

— Hem !

— La terre d’Antoine est couverte d’impothèques et va être vendue d’un jour à l’autre.

— Tant mieux pour lui ! il sera obligé de travailler.

— Mais s’il ne travaille pas ?

— Il crèvera de faim.

— Et les enfants ?

— Hem ! hem !

— Ce sont nos neveux.

— Je ne conteste pas.

— S’ils allaient pâtir, manquer de pain ?

— Ils viendront manger ici.

— Jamais Antoine ne consentira.

— Alors…

— Alors ?…

Un court silence. Puis Bouet paraît prendre une brusque détermination.

— Tiens, vieille, dit-il, je n’aime pas à voir souffrir les enfants, quand bien même ils ne m’appartiennent pas ; je dirai au notaire de marquer cinq cents piastres pour Ti-Toine, à prendre sur ma part.