Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/218

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ment, et la petite troupe disparut à un coude du sentier.

Antoine se releva d’un bond et prit sa course vers la petite route qui menait chez lui. Cinq minutes lui suffirent pour gravir la côte, et il tomba comme une bombe dans la cuisine de sa maison, où dame Eulalie, qui sommeillait sur une chaise, éprouva presqu’une attaque de nerfs à la vue d’une semblable irruption.

— En voilà une arrivée ! glapit-elle… Me réveiller de la sorte, moi qui ai les nerfs sensibles !

— Silence ! commanda Antoine. Il s’agit bien de vos nerfs, madame, quand nous sommes sur le point d’être pendus !

— Pendus ?

— Ou pour le moins exilés… si vous ne préférez toutefois passer votre vie au pénitencier, ma chère épouse !

— L’exil ! le pénitencier !… Que me chantes-tu là, Antoine ?

Eulalie regarda son seigneur et maître avec des yeux grands comme des écus ; puis élevant ses bras vers le plafond :

— Il est fou… ou saoûl ! gémit-elle.