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un verre de rhum qui la mettait à la raison ; et, haut les fourchettes ! on continuait comme de plus belle.

La moitié, au moins, du petit cochon si prématurément enlevé à sa gaudriole y passa — sans compter un mouton tout entier, dont il ne resta que les ossements, une douzaine d’odalisques de la basse-cour, avec leur sultan, et une vingtaine de tourtières grandes comme des fonds de tonnes.

De quoi nourrir une compagnie de grenadiers pendant huit jours !

Néanmoins, comme toute chose en ce monde, cette débauche de mâchoires finit… par finir. Couteaux et fourchettes commencèrent par ralentir leur jeu, pour finalement reposer inoffensifs sur les assiettes vides.

Le fricot était terminé. Mais on ne se leva pas de table, pour cela. L’inépuisable cruche fit encore une fois le recensement des convives, versant à chacun une dernière rasade de rhum.

Puis vinrent les histoires.

D’abord anodines et d’une gaieté fortement épicée, elles ne tardèrent pas à prendre une tournure plus en rapport avec la prédilection ordinaire des narrateurs et audi-