Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/36

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— Remarque, ami Ambroise, que je ne te le souhaite pas, au moins, reprit Antoine ; mais si jamais il t’arrivait comme à ce pauvre Jean Plante, de l’Argentenay…

— Qu’est-ce qui est arrivé à Jean Plante ? demanda-t-on avec une curiosité inquiète.

— Voilà ! fit solennellement Antoine, flatté d’avoir mis la puce à l’oreille de son auditoire et se renversant sur son siège dans l’attitude du conteur qui se dispose à produire de l’effet.

— Si nous allumions avant de commencer ! fit observer une voix.

— Oui ! oui ! bourrons les pipes ! répondit-on de partout. Antoine est beau parleur et en a pour longtemps. D’ailleurs, on goûte mieux une histoire en tirant une touche.

Pipes, calumets, brûle-gueules et blagues à tabac sortirent avec entrain de toutes les poches, et ce fut enveloppé, comme Jupiter tonnant, d’un nuage de fumée, qu’Antoine Bouet commença son récit.