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CHAPITRE IV

une histoire de loup-garou


Jean Plante, de l’Argentenay, dit-il, était comme Ambroise Campagna : il ne croyait pas aux loups-garous, il riait des revenants, il se moquait des sorts. Quand on en parlait devant lui, il ne manquait jamais de dire avec un gros ricanement :

— Je voudrais bien en rencontrer un de vos revenants ou de vos loups-garous : c’est moi qui vous l’arrangerais de la belle manière !

Propos inconvenants, vous l’avouerez, et qu’on ne devrait jamais rencontrer dans la bouche d’un chrétien qui respecte les secrets du bon Dieu !

— Ne va pas croire, au moins, Ambroise, que je dis ça pour toi. Je parle en général.

Il faut vous dire que Jean Plante vivait alors — il y a de ça une vingtaine d’années — dans un vieux moulin à farine situé en bas des côtes de l’Argentenay, à pas moins de dix arpents de la plus proche habitation. Il avait avec lui, pendant le jour, son jeune frère Thomas, pour lui aider à