Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/57

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pipes les déroba presque complètement à la vue.

La mère Bouet, elle, assistée de plusieurs ménagères de bonne volonté, desservait les tables, afin de permettre aux danses de s’organiser dans la chambre qu’elles encombraient.

Bientôt, les sons aigres d’une chanterelle de violon, alternant avec le roulement sonore d’une dorée vigoureusement frottée, se firent entendre, dominant la tapageuse conversation de ces dames.

C’était le ménétrier du village qui accordait son instrument.

Ce fut bientôt fait. Alors, un véritable torrent de gammes, de trilles, d’arpèges — en quadruples croches — envahit la maison, pendant que le plancher était ébranlé d’une manière continue par de vigoureux battements de pieds qui tenaient la mesure.

Il y avait de quoi électriser un paralytique.

Ce n’était rien moins que le susdit ménétrier, qui pour mettre la danse en train et se faire le bras, exécutait la gigue la plus échevelée de son répertoire.

— Allons danser pour faire descendre notre souper, se dirent les jeunes gens.