Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/83

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Après avoir traversé, sur sa propre terre, une zone de forêt, il se trouva dans les clos du versant septentrional de l’île.

À une vingtaine d’arpents de la lisière du bois, espacées sur le rebord de la côte bordant la rive, blanchissaient les maisons de l’Argentenay, patrie, comme on le sait, de dame Eulalie.

Antoine pressa sa monture et, en un temps de galop, il se trouva à l’entrée d’un bouquet d’aubépine, où il pénétra et disparut.

Quelques secondes après, il mit pied à terre, attacha son cheval à une longe, qui semblait être fixée là à dessein, puis il se faufila à travers les branches épineuses.

Il ne tarda pas à se heurter contre le mur dégradé d’une sorte de masure à moitié perdue dans le feuillage. Une porte basse se trouva à portée de sa main. Il y frappa deux coups.

Aussitôt un bruit de meubles glissant sur un plancher raboteux se fit entendre, suivi d’un pas lourd s’approchant de la porte.

— Qui est là ? demanda une voix cassée.

— Antoine, répondit le visiteur.

— Ah ! ah ! je t’attendais… fit-on de l’intérieur.