Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/154

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lais en effet oublier que chaque chose doit venir à son heure ! répondit le vieux garçon, qui sortit aussitôt de la chambre à coucher.

Cette petite scène s’était passée en moins de temps qu’il ne nous en a fallu pour la raconter. Elle laissa la jeune fille tout émue et Antoine calme, du moins en apparence.

Il dit tranquillement à sa nièce :

— Ma chère petite, tu as un ami singulièrement grossier et qui ne respecte guère ton parrain.

— Oh ! mon oncle, fit Anna, pardonnez-lui… Il est d’humeur bizarre depuis quelques temps, et la soudaine maladie de mon père l’a complètement bouleversé.

— Qu’est-ce qu’il a à voir là-dedans ? remarqua durement Antoine.

— Il est si bon pour nous ! il nous aime tant ! Il ne faut pas lui en vouloir pour un moment de vivacité.

— Vivacité est joli ! ricana le beau parleur du bout des lèvres.

Puis, d’un ton affectueux et prenant les mains de sa filleule :

— Écoute, petite… Cet homme m’en veut à mort, j’ignore pourquoi… ou plutôt je ne